Ce
qui existe est soumis à des lois physiques qui commandent son paraître et
maintiennent son individuation selon une durée.
Cependant, il n’en peut être de même de la
substance de l’espace éternelle puisque son paraître n’a pu dépendre d’aucune
procédure d’émergence. Son (être-là)* est absolument nécessaire: la substance
de l’espace n’a pu trouver antérieurement refuge dans un autre lieu que
l’espace lui-même, dans aucun néant précédant son être-là. Aussi, RIEN ne
saurait être avant l’espace-substance lui-même car il semble dans la logique du
monde que le lieu du phénomène doive être
avant ce phénomène.
N’ayant pas de cause originelle, la substance
de l’espace n’obéit ni n’est soumise à aucune loi causale. Tout au contraire,
c’est à partir de sa seule et unique propriété éternelle (la densité absolue)
que vont dériver toutes les autres lois de l’univers.
Par (l’être-là) d’une substance immuable,
nous sommes assurés d’une stabilité de l’Univers, d’un repos à partir duquel le
mouvement est rendu possible : sans définition d’un état de repos
fondamental, on ne peut définir le principe du mouvement.
Dès lors s’ouvre à la connaissance la
première loi physique, celle qui permet le passage du repos au mouvement et par
conséquent de (l’être-là) inerte et informe de la substance de l’espace à
l’étant individualisable, de (l’être-là)
à l’existant. Cette première loi est celle qui commande la vitesse invariante
et absolue de la lumière et qui a pour cause la densité de l’espace substance.
Du principe fondamental d’immutabilité de l’Univers prématériel dérive ceci que les constantes
essentielles qui commandent les lois de la matérialité sont elles-mêmes
immuables et que nous ne saurions constater les fluctuations de celles-ci.
Ainsi la vitesse de la lumière ne peut varier puisqu’elle résulte de la densité
absolue d’un milieu qui est celui de la substance de l’espace. De même, la
création de particules résultant d’un changement d’état de la substance prématérielle,
est-elle totalement déterminée par la densité de ce milieu. Enfin, les
constantes G, h, e qui sont celles de la gravitation et de l’électromagnétisme
dépendent-elles du moment cinétique des particules (spin) lequel est à relier à
la vitesse de la lumière. Ainsi les constantes physiques, d’où dérivent
les lois physiques, reçoivent-elles leur propriété première d’immuabilité des
propriétés de l’espace-substance : l’une ne saurait varier sans
que la totalité des lois de l’univers en soit bouleversées.
Aussi, comme l’espace-substance est dans son
principe immobilité absolue et qu’un changement supposerait une cause
totalement interne pour y introduire une variation, nulle mutation ne semble
envisageable. C’est donc bien la preuve a contrario qu’il est impossible que
l’espace-substance puisse évoluer : l’espace-substance qui occupe tous
lieux de l’espace ne peut introduire d’autres espaces qui en modifieraient la
densité ni ne peut s’étendre sur « autre chose » que lui-même.
Dès lors, de l’intangibilité de
l’espace-substance on peut conclure à
l’immuabilité et éternité des lois et constantes directement dérivées de ses
propriétés. Nous sommes donc assurés d’une stabilité absolue et d’une présence
éternelle d’un univers.
*Nous mettons (être-là) entre parenthèses pour indiquer que
la substance de l’espace n’a pas le même statut d’existant que la matérialité
individualisée