Gaz froid et condensation des molécules dans les cœurs pré stellaires
L’ARTICLE
Les conditions physiques dans les nuages interstellaires qui donnent naissance aux étoiles sont encore mal connues. En particulier dans les cœurs denses, berceaux des étoiles, la température est si froide que les molécules se condensent en glaces sur les grains de poussière, et l’on manque d’informations. Une équipe de chercheurs animée par un astronome de l’Observatoire de Paris vient de cartographier un de ces coeurs pré-stellaires, en se servant des molécules qui sont les dernières à "geler" : N2H+ et N2D+. Leurs modèles montrent que la température descend jusqu’à 7 degrés à peine au-dessus du zéro absolu dans ce nuage.
Ce sont dans les nuages de gaz et de poussières que les étoiles se forment et les petits nuages comme L183, engendrent des étoiles de faible masse, comme notre Soleil. Comment les forment-ils ? C’est toute la question. Pour comprendre la formation des étoiles, il faut pouvoir observer l’intérieur de ces nuages qui, pleins de poussières, sont opaques à la lumière visible. L’intérieur de ces nuages nous est révélé par l’émission ou l’absorption des poussières dans différentes régions de l’infrarouge.
Figure 2 : Image du même champ prise par l’instrument IRAC du satellite infrarouge Spitzer à 8 µm de longueur d’onde, dans l’infrarouge moyen. Le coeur le plus dense apparaît comme une longue traînée rouge au centre de l’image. La poussière étendue de la première image a disparu car quasiment transparente à cette longueur d’onde-là.
Cependant, l’étude des poussières est difficile et de plus ne donne aucune information sur les mouvements du gaz dans le nuage, en particulier ceux qui peuvent révéler l’effondrement du nuage en un point pour y former une étoile, ou la rotation de ce nuage, prélude à la formation d’un disque protostellaire et de planètes.
Seule l’étude spectroscopique du gaz à haute résolution en vitesse peut nous permettre d’obtenir ces informations. Il reste à savoir quel composant du gaz est utilisable pour ce faire. Le composant principal, l’hydrogène, sous forme moléculaire dans les nuages n’est pas observable directement, sinon sur les bords. Il en est de même pour l’hélium. On connaît depuis la fin des années 60, l’existence d’autres molécules, dont les plus abondantes sont le monoxyde de carbone (CO) et l’eau (H2O). CO s’est révélé un bon traceur du gaz mais dans le courant des années 90, comme prédit 20 ans avant, on a pu montrer que cette molécule disparaissait dans les nuages sombres dans certaines conditions : quand le nuage est froid (< 20 K) et suffisamment épais pour être protégé des rayons UV (émis par toutes les étoiles). Alors, la plupart des molécules se collent sur les grains de poussière pour former des manteaux de glace. L’eau est sans doute la première à se coller (l’eau gèle à une température anormalement élevée pour son poids moléculaire) et des molécules comme CO, CS, SO se déposent en glaces dès que l’extinction dans les nuages atteint environ 10 magnitudes (dans le visible). Pas question alors d’étudier les coeurs les plus enfouis avec ces traceurs
Il a été possible de déduire les paramètres qui décrivent le mieux le coeur pré stellaire au centre de cette image (un deuxième cœur, clairement visible dans les contours de N2H+ se situe au nord. Il est moins avancé sur le chemin de former une étoile). Le cœur est encore plus froid que ce qui était proposé à ce jour, descendant à seulement 7 K au-dessus du zéro absolu. Dans ces conditions extrêmes de température, et loin à l’intérieur du nuage, même les molécules azotées disparaissent de la phase gazeuse, ce qui signifie que soit elle, soit leurs molécules mères (comme N2) viennent se coller sur les grains. Dans cette zone extrêmement froide, où la turbulence disparaît également, toutes les conditions semblent réunies pour que l’effondrement commence et mène à la formation d’une étoile
Observatoire de Paris PSL
COMMENTAIRES
Performatif : ce qui fait arriver un évènement par sa simple énonciation. A aucun moment du compte rendu d’observation nous a été décrit la moindre augmentation de température des nuages et du cœur (une longue trainée rouge cf) lesquels sont proche du zéro absolu. ET POURTANT nos auteur de conclure : . Dans cette zone extrêmement froide, où la turbulence disparaît également, toutes les conditions semblent réunies pour que l’effondrement commence et mène à la formation d’une étoile. Comment comprendre ce volontarisme affirmatif : c’est qu’une étoile, pour la cosmophysique d’aujourd’hui DOIT naître par effondrement d’un nuage : » »Ce sont dans les nuages de gaz et de poussières que les étoiles se forment » » Les chercheurs ont bien trouvé quelques nuages, mais de turbulence et d’effondrement point et encore moins d’allumage. (Toutes les proto étoiles découvertes sont déjà en activité d’éjection). Et donc si une étoile DOIT se former par condensation, il faut alors qu’il en SOIT ainsi !