Pour Jean-Jacques Micalef, la conception de l'éternité de l'esprit est profondément ancrée dans les principes fondamentaux de sa cosmogonie de la prématière. Loin d'être une entité transitoire ou le fruit du hasard, l'esprit est perçu comme la modalité d'organisation la plus complexe et la plus aboutie de la nature, un aboutissement inévitable d'un processus éternel.
Un Processus Incessant et Déterminé
Micalef postule que l'univers est constitué d'une prématière éternelle et omniprésente, qui est le substrat de toute réalité. Cette prématière n'est pas inerte ; elle est le siège d'un processus dynamique et continu d'actions et de réactions fondamentales. Ce processus constitue une chaîne ininterrompue de complexification :
- Il part des interactions élémentaires au sein de la matière.
- Ces interactions s'organisent en réflexes au sein des organismes vivants.
- Puis, au fur et à mesure que la matière s'organise et se complexifie (particulièrement dans les systèmes nerveux sophistiqués), cette chaîne aboutit inévitablement à l'émergence de l'esprit et de la conscience chez les êtres les plus développés.
Ce cheminement est donné une fois pour toutes et se produit indéfiniment. L'émergence de l'esprit n'est donc pas une contingence, mais une finalité inscrite dans le projet même de la nature.
L'Homme : Un Projet Éternel de la Nature
Pour Micalef, l'esprit de l'homme n'est pas un phénomène unique à notre époque ou à notre planète. Puisque le processus de complexification menant à l'esprit est éternel et inhérent à la prématière universelle, le principe de l'homme est également éternel. Cela signifie que :
- L'esprit humain, en tant que modalité d'organisation complexe, a pu exister un nombre incalculable de fois dans le passé, se manifestant à travers d'autres civilisations dans l'histoire cosmique universelle ou des formes de vie avancées qui ont pu apparaître et disparaître.
- Ce même processus de développement de la prématière vers l'esprit peut se produire ailleurs dans l'univers, sur d'autres galaxies et d'autres planètes, générant ainsi d'autres formes de conscience et d'humanité.
L'éternité de l'esprit, chez Micalef, n'est donc pas une immortalité individuelle au sens religieux, mais une éternité du principe même de la conscience humaine comme aboutissement récurrent et inévitable de l'évolution cosmique. C'est la nature elle-même qui, à travers sa dynamique éternelle, porte en elle le projet permanent de l'esprit.
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