Interview réalisé à propos de la théorie "les nouveaux principes de physique et de cosmophysique" publié dans la revue « physique nouvelle ».
PN. Vous
présentez une théorie générale ne physique et en cosmophysique pour le moins
peu académique qui ne semble pas rencontrer l’adhésion de la communauté
scientifique.
JJM : Certes, plus les idées nouvelles s’attaquent à la racine
des vérités établies, plus elles rencontrent de résistance. Cela me paraît très
humain, et il n’y a pas de quoi s’insurger ni mépriser les croyants :
les hommes ont besoin de certitudes pour s’établir dans l’existence. La
réaction de l’église contre Galilée m’apparaît dans l’ordre des choses
: on ne s’attaque pas à la religion qui a dominé l’occident pendant 12 siècles
en pensant qu’on va vous dérouler un tapis rouge.
PN : Il a été de même pour votre théorie alternative ?
JJM : Oui, j’ai eu droit à quelques d’insultes ou pire, de
l’indifférence. En général, ils me reprochaient de ne pas avoir compris les
théories en vigueur, notamment celle d’Einstein.
PN : Contre
lequel vous vous insurgez ?
JJM : Disons qu’Einstein est le Dieu des physiciens et que le
contredire était un acte de pure folie. Je ne pouvais donc être qu’un
mégalomane ou quelqu’un qui n’avait rien compris à sa théorie. J’ai essayé
d’expliquer que je ne le contredisais pas sur le plan mathématique ni
expérimental mais ne faisais que le compléter. En effet, la relativité me
semblait reposer sur des bases mal assurées.
PN : Par exemple ?
JJM : Sa théorie du mouvement. On ne comprend pas pourquoi il y a une
vitesse limite qui est celle de la lumière. Un photon qui n’a pas de masse ne
devrait pas connaître de limite de vitesse. J’ai essayé de compléter la
relativité en la fondant sur d’autres bases, notamment en définissant de
nouvelles propriétés à l’espace qui peut désormais agir comme une résistance au
mouvement. Il y avait aussi le statut du photon, on ne savait pas trop bien
quelle était sa composition, ce qui le distinguait de la matière comme objet
physique réel.
PN : Vous donnez également une nouvelle interprétation de l’équation E = mc²
MJJ
: Effectivement, l’équivalence masse-énergie est rien moins qu’évidente. La
physique académique a une définition de l’énergie pour le moins très floue,
c’est en quelque sorte assimilé à un fluide magique.
Avez-vous déjà vu une boite ne contenant que de l’énergie ? Nous trouvons
toujours des corps en mouvement et on peut dire que l’énergie C’EST du
mouvement. Donc lorsqu’Einstein dit qu’un corpuscule conserve son énergie de
masse, il veut simplement dire qu’il conserve du mouvement, que la particule
tourne sur elle-même à la vitesse proche de la lumière. Vous voyez, je ne
contredis pas Einstein, je ne fais que le prolonger, le compléter.
J : Je suppose que vous vous êtes penché sur la grande théorie de
l’unification, le Graal des physiciens qui a occupé Einstein dans les dernières
décennies de vie, il n’y est pas parvenu.
MJJ : La théorie du Tout, c’est comme le Jack pot, si vous alignez
toutes les figures de façon cohérente, le gros lot fini par tomber. Jusqu’à
présent, les physiciens cherchaient tous dans la même direction, en voulant
unifier théories quantique et relativité au moyen d’un système complexe et
assez irréaliste à base de particules d’échange. Ils voulaient unifier 4 forces
de nature assez différente, par exemple la gravité et la force nucléaire dont
les puissances sont monstrueusement inégales. De fait, il fallait inverser la
perspective et partir de l’idée qu’il n’existe qu’une seule force qui se
ramifie en trois selon qu’on a affaire à un corps céleste, un rapport
électromagnétique ou nucléaire, la force faible ayant un statut spécial. Il
faudrait développer, mais c’est l’idée centrale qui s’est révélée parfaitement
féconde.
J : Passons maintenant à la cosmologie, vous êtes un opposant assez
radical au big bang et d’une façon générale à toute l’astrophysique actuelle ?
MJJ : Je le déplore, et j’avoue qu’au début de mon travail, je ne
songeais pas du tout à m’opposer à cette discipline, j’avais suffisamment à
faire en physique des particules. Vous savez, je ne suis pas un contestataire
professionnel, par exemple en biologie de l’évolution, je suis admiratif des
résultats auxquels j’adhère pleinement. Donc, j’ai été contraint et forcé de
remettre en cause le big bang puisque qu’il ne pouvait s’ajuster à ma théorie
en physique des particules.
PN : Que lui reprochez-vous ?
MJJ : Oh, plein de choses. Par exemple, on ne comprend pas comment la
boule de feu originelle peut surgir du néant, comment le Tout peut surgir du
rien.
C’est assez rédhibitoire : ex nihilo, nihil fit. Dans les nouveaux principes,
il existe une substance éternelle et incréée d’où la matière surgit et y
retourne selon un cycle. Comme je vous le disais, il y avait incompatibilité
entre le big bang et la nouvelle théorie. J’ai donc été obligé de « bricoler »
une nouvelle genèse puisque je n’avais pas toutes les compétences mathématiques
requises. Mais l’idée centrale c’est que les étoiles extraient elles-mêmes leur
matière constitutive à partir de la substance de l’espace et d’une ébranlement
très violent d’une onde de choc. Tout cela est très cohérent et peut être
vérifié par l’observation, à condition d’interpréter autrement celle-ci.
PN : Par exemple ?
MJJ : L’astrophysique standard interprète les soi-disant étoiles à
neutrons ultra denses comme des astres en fin de vie. Dans la nouvelle théorie,
il s’agit d’astres très jeunes et ultra chauds qui n’ont pas encore produit
leur couronne d’hydrogène. De fait, il faut tout interpréter autrement, mettre
la tête à l’endroit, si je puis dire.
J : Un des principaux reproches que l’on vous fait, c’est que votre
théorie est d’essence philosophique, elle est essentiellement logique et
déductive, et vous ne présentez pas vos travaux selon la forme traditionnelle,
en deux mots, vous n’utilisez pas la preuve mathématique.
MJJ : J’ai longtemps comme tous les physiciens chercher une cohérence
mathématique en tournant les équations dans tous les sens jusqu’au jour où je
me suis aperçu que ce que c’étaient les hypothèses rationnelles qui
commandaient à la mathématique. En elle-même, une équation n’a pas de
signification, il faut l’interpréter, l’intégrer dans un système de lois
rationnelles. Galilée, qu’on défendait précédemment, mérite d’être critiqué :
la nature ne parle pas le langage mathématique, disons qu’elle ânonne un
salmigondis de chiffres que nous devons analyser. Croire que la mathématique
est un langage « en soi » qu’elle retient un secret auquel la raison ne pourra
jamais accéder est une sorte de Pythagorisme tardif qui est très en vogue en
physique. Cela nous donne un nombre infernal de théories toutes plus complexes
et mathématiques les unes que les autres, mais quand il s’agit de demander : au
juste, vos équations recouvrent quels phénomènes du réel, de quel objet
physique parlez-vous ? , il est difficile d’obtenir une réponse.
PN : Vous avez intitulé votre recherche « nouveaux principes de mécanique
générale « et non pas de physique. Quelle différence faites- vous ?
MJJ : J’ai voulu me démarquer d’Einstein et de toute une tradition
contestant que la physique soit avant tout une mécanique, c’est à dire qu’elle
traite d’objets physiques réels dont on analyse dans le détail le mouvement, le
fonctionnement, les rapports. La mécanique établie les lois du mouvements et
défini les propriétés des objets. Ce n’est qu’ensuite qu’on pourra procéder au
traitement mathématique. La mécanique précède la physique mathématique et la
prolonge, si vous voulez. On doit pouvoir représenter et décrire les phénomènes. Une
telle approche évite d’avoir à mathématiser des objets imaginaires comme des
particules virtuelles ou des cordes, voire des quarks.
PN : Je croyais que cette approche mécanique était naturelle en physique puisque s’il est une science de la matière concrète, c’est bien elle.
MJJ : Et bien non, j’ai été aussi surpris que vous. Ce qui intéresse beaucoup de physiciens c’est la cohérence mathématique, l’objet physique réel, c’est secondaire.
PN : Pour conclure, comment voyez-vous l’avenir dans les sciences physiques actuelles
MJJ : Il faut du temps, cela se met en place tout doucement, ce qui est sûr, c’est que cela commence à craquer, des voix discordantes se font entendre un peu partout, tout le monde est conscient qu’il y a quelque chose de pourri au royaume de la physique, que cela ne pourra pas continuer comme ça. Nous sommes donc dans une période de transition, de grandes incertitudes.
L'intégralité des thèses défendues se trouve sur le
site :
http://pagesperso-orange.fr/jean-jack.micalef/
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