L’ARTICLE
L'antimatière
est l'ensemble des antiparticules composant la matière classique —Le préfixe
« anti- » signifie que l'antimatière est « l'opposée » de
la matière. L'opposition se fait au niveau des charges (dont la charge
électrique) : les particules composant l'antimatière ont des charges
opposées à celles des particules jouant le même rôle dans la matière. Il existe
pour chaque particule une antiparticule correspondante.
L'antimatière
et la matière, quand elles entrent en contact, peuvent s'annihiler
mutuellement. Une hypothèse avancée par les scientifiques est l’existence d’une
asymétrie entre la matière et l’antimatière. Cette asymétrie serait à l’origine
de l’absence d’antimatière dans l’Univers. En effet, supposons que la matière
et l’antimatière soient parfaitement symétriques, étant en quantités égales
après le Big-bang, toute la matière et l’antimatière se seraient annihilées.
Notre existence montre qu’il reste pourtant encore de la matière. Il n’y a donc
pas de symétrie complète. Cette dissymétrie a été expliquée en 1965 par Andreï
Sakharov à l’aide de la « brisure de symétrie CP »
Les kaons neutres sont des particules qui se transforment spontanément en
leurs propres antiparticules, et ceci dans les deux sens. Mais il existe une
asymétrie dans cette transformation, y compris vis-à-vis de la symétrie
CP : la transformation d'un kaon en antikaon est légèrement plus lente que
l'inverse. Le nombre de kaons présents tend donc à être supérieur à celui d'antikaons
à un instant donné. Cette asymétrie peut expliquer que l'antimatière se soit
retrouvée en infime minorité (~1 milliardième) face à la matière
(999 999 999 particules d'antimatière contre
1 000 000 000 particules de matière classique). L'annihilation
mutuelle a alors conduit à ne laisser que de la matière, en quantité infime par
rapport à la quantité présente avant l'annihilation.
Mais comme cette
explication parait notoirement insuffisante à beaucoup et lorsque que nulle
solution ne transparaît dans le réel, on se réfugie dans la
science-fiction :
1) l'Univers a environ 13,7 milliards d'années. Par conséquent il n'est
possible de voir que les objets dont la lumière aura voyagé pendant moins de
13,7 milliards d’années. L'antimatière peut se trouver au-delà de cet
« horizon » visible2) Une hypothèse propose que l'antimatière ait été projetée, lors de la création de l'Univers, dans un univers « parallèle », composé alors uniquement d'antimatière (ou du moins, où la matière serait aussi rare que l'antimatière dans le nôtre). Cet univers parallèle serait alors appelé « anti-univers ». L'hypothèse est assez minoritaire. Elle ne doit pas être confondue avec l'hypothèse de Sakharov, pour qui il existe un univers constitué d'antimatière avant l'instant zéro, et de matière après.
COMMENTAIRES
L’absence
d’antimatière reste le mystère le plus profond jamais élucidé pour l’heure. En
effet, matière et antimatière naissent simultanément et cette co-naissance doit
aboutir à leur annihilation réciproque. Comme nous ne rencontrons que la
matière, il faut donc essayer de trouver une explication. Celle de Sakharov est
étonnante : ainsi la matière seule demeurerait après qu’il y eu
999 999 999 999 annihilations sauf une. La matière serait en
quelque sorte le produit du pur hasard et d’une distorsion infime des lois
physiques. Cela ne nous parait pas très sérieux de la part du Grand Architecte
de l’univers ou comme dirait Einstein : « Dieu ne joue pas aux dés » pas
plus qu’il invente des univers fantastiques différent du nôtre.
Nous avons proposé ici une explication d’une simplicité qui accable ceux
toujours en attente de sensationnel et d’exceptionnel. Il y a bien une brisure
de symétrie à l’origine de la création de l’antimatière mais elle tient
essentiellement à une différence de masse entre les deux particules créées.
Cette brisure de symétrie a pour origine les conditions de leur surgissement
dans la genèse stellaire telle que proton et neutron paraissent simultanément
avec une légère différence de masse mais un signe de charge opposé. Nous avons
longuement développé cette procédure sur ce blog et sur nos sites et nous
invitons le lecteur à s’y reporter.La question est alors de savoir pourquoi cette solution simpliste n’a pas été retenue. Nous entrevoyons deux raisons :
1) Le neutron est toujours perçu comme une particule éphémère se décomposant et jamais comme une particule gardant son intégrité lorsqu’il est associé au proton dans l’atome et possédant une charge opposé à celui-ci. Cette opposition de charge et la différence de masse est justement ce qui permettent aux deux particules d’être liées dans l’atome comme il en est entre proton et électron.
2) On n’a pas relevé que les modalités de création des atomes dans la genèse stellaire pourraient être très différentes du laboratoire et que la brisure de la symétrie de masse tiendrait à ces conditions.
En définitive nous serions tous encore vivants bien que composés de matière et d’antimatière, de protons et de neutrons.
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