mercredi 9 août 2017

7 - TEMPS ABSOLU, TEMPS RELATIF ET TEMPS OBJECTIF


Toute mesure est relative à l’observateur et aux propriétés de détection de l’instrument de mesure car un phénomène ne peut se mesurer lui-même. Si les conditions de la mesure varient (ex le mouvement différentiel entre deux observateurs) il est évident que les résultats ne seront pas identiques. Ainsi, il n’y a pas de masse-poids absolue puisque sa valeur change par exemple aux pôles et à l’équateur. Il faut donc apporter des corrections qui tiennent compte de la variation des conditions de l’expérience. On va donc définir une masse objective étalon en un lieu donné qui évoluera selon la situation des observateurs.
Quant à la mesure du temps, dire que tous les référentiels ont un temps propre, c’est vrai, mais cela ne veut rien dire : si chacun peut librement mesurer le temps dans son référentiel alors, on ne peut plus faire de science puisqu’il n’y a plus de base commune objective.
Le temps devient un étalon objectif lorsqu’il peut se mesurer par rapport à un phénomène invariable (la vitesse de la lumière), comme on mesure une masse relativement à une quantité fixe de matière (1 dm cube d’eau). Mais cela est insuffisant :Il faut déterminer AUSSI un référentiel étalon à partir duquel il est possible de mesurer les différences de valeur de la seconde. Cet étalon fixe sera une distance arbitrairement découpée dans l’espace parcourue par la lumière. La seconde sera plus ou moins longue selon la vitesse de l’observateur relativement à C. Mais on peut aussi arbitrairement définir une seconde par le nombre de battements d’un corps quelconque en mouvement. Dans ces deux cas, il s’agira de mesurer la durée d’un mouvement dans l’espace choisi comme étalon. Cependant, il faut que cette mesure puisse être répétée strictement dans les mêmes conditions. Il est évident que si deux horloges ne sont pas placées dans les mêmes conditions ( par exemple de lieu ou de mouvement), elles vont mesurer un nombre de battements et donc une seconde différente. Dés lors, ce n’est pas le temps qui est variable mais les conditions de la mesure.  Le temps «  en lui-même » est durée d’un phénomène hors de toute mesure et n’est soumis à aucune variation   « cela dure » dirait Bergson.
Sa mesure relève  d’une activité humaine qui doit  définir a priori un temps objectif qui sera celui mesuré dans un référentiel, de préférence terrestre. Si tous les référentiels sont équivalents, encore faut-il en choisir un pour pouvoir démontrer cette équivalence. Dés lors, la mesure du temps ne déroge pas aux lois fondamentales de la science qui suppose de définir a priori les conditions de la mesure dans un lieu pour pouvoir opérer tous les changements nécessaires si les conditions de lieu et d’observation varient. Ces conditions de la mesure du temps sont strictement identiques à celles de la mesure d’une masse : pas plus qu’il n’y a de temps absolu, il n’y a de masse absolue, puisqu’une mesure est toujours relative à un observateur et à sa situation. Un observateur sur la Lune est autorisé à donner la valeur de cette masse-matière fixe selon son référentiel comme n’importe quel observateur en mouvement va mesurer une valeur différente de cette distance fixe (299792km) pour déterminer la durée de SA seconde. S’il est en mouvement relativement à un observateur considéré comme fixe, sa seconde et donc son temps seront plus courts comme la masse est plus légère sur la Lune que sur Terre. Mais elle sera plus courte relativement à quoi ? Pour pouvoir affirmer que chaque observateur peut mesurer un temps propre, encore faut-il établir les bases d’une comparaison possible sous forme d’un étalon arbitraire. Car pour pouvoir pratiquer la science chacun ne peut indépendamment des autres définir son système de mesure.
Ainsi, le temps devient objectif quand les mesures relatives de chacun peuvent être rapportées à un étalon objectif de référence et selon les mêmes conditions de la mesure. Il n’y a donc pas un temps absolu qui serait hors de la conscience humaine, pas plus qu’un temps absolument relatif qui supposerait une variation générale de sa mesure. Il n’y a qu’un temps humain objectif et opposable à tous et dans sa définition arbitraire, invariable.

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