vendredi 4 décembre 2020

81 - L'expansion de l'espace en question

S'il est dit que les plus lointaines et anciennes galaxies sont situées à 13 milliards d'années-lumière, il existe donc une galaxie-limite au-delà de laquelle plus aucune matière ne peut se trouver. Mais comme il s'agit d'une expansion de la matière/espace/temps, c'est l'espace lui-même qui se trouve limité de sorte que nous devrions avoir un point situé à 13 milliards d’années-lumière où l'espace disparaît, où non "pénétrons" dans le non espace, un peu comme les anciens pensaient qu'au bout de la terre existait un précipice qui en marquait la limite.

L'idée d'un espace en expansion soulève également d'autres difficultés. Ainsi, Si nous partons d'une condensation extrême de la matière/rayonnement dans la boule de feu primordiale et que l'ensemble des forces d'expansion agissent également, les conditions initiales étant les mêmes dans toutes les directions, nous devrions avoir un Univers absolument homogène et isotrope, avec une égale densité de matière et une stricte identité dans la forme et la composition des galaxies. C'est bien ce qui est observé quant à l'isotropie des rayonnements dits fossiles. On a cependant perçu d'infimes irrégularités de ces rayonnements qui témoigneraient d'anciennes fluctuations à l'origine qui seraient la preuve de l'actuelle dispersion de la matière. Mais le rapport de cause à effet entre ces variations et l'actuelle répartition des astres et galaxies n’a pu être établi.

De même, l'espace et la matière étant à l'origine "compactés" la dilatation de l'espace doit engendrer la distanciation croissante entre atomes, exactement proportionnel à la vitesse d'expansion. Cependant, les galaxies et étoiles se forment  au cours de l'expansion par  une fragmentation et condensation du nuage originel en une infinité d'autres plus petits. Nous nous trouvons devant un processus contradictoire: les éléments ne peuvent à la fois se distendent au cours de l'expansion et dans le même temps se condenser en nuages pour former une proto-galaxie. On nous affirme que cette fragmentation puis ce rassemblement sont consécutifs à de petites fluctuations de densité qui donnent naissance aux galaxies, sorte de défauts linéaires topologiques engendrés par des brisures de symétrie. Le recours à l'argument de la brisure de symétrie est à chaque fois pratique pour expliquer qu'un phénomène se produit de lui-même, sans cause car soumis aux aléas de conditions initiales absolument imprévisibles. Aucune explication ne pourra être fournie sur les modalités de développement de ces irrégularités ni sur ses causes. De fait, la contradiction expansion/condensation reste absolument inexpliquée. Si l'univers a été créé dans un état de parfaite homogénéité et de très grande densité, l'expansion aurait dû éloigner uniformément chaque élément sans possibilité d'agglomération. En réalité, les astrophysiciens ne comprennent pas comment la matière interstellaire se fragmente en proto-étoiles et ne parviennent pas  à modéliser ce processus. Ils ignorent ce qui détermine la masse de la future étoile et pourquoi certaines régions  de l'espace contiennent des astres et d'autres sont totalement désertes.        

Puisque  l'espace se dilate et s'expand, c'est donc par l'effet inverse qu'il va se ralentir et se contracter. Or cette fois la contraction résulte d'un effet dû à la gravitation. Cette force de gravitation ne peut être le fait que de la matière. C'est donc celle-ci qui va en être la cause et on peut penser que la matière va à son tour pousser l'espace pour le contraindre à se contracter. En effet, il faut bien "rembobiner" l'espace lui-même puisque celui-ci ne se conçoit pas sans matière. C'est totalement absurde mais on ne voit pas comment  expliquer l'auto-contraction de l'espace. On peut également user de l'argument de la dilatation par refroidissement dont témoignent les rayonnements fossiles : l'espace peut s'étendre en se refroidissant et se contracter en se réchauffant, ce qui est contraire aux effets observés sur les gaz et les corps de matière, mais nous ne sommes plus à un paradoxe près.    

Lorsqu'on tente de transcrire les équations de l'espace-temps dans le réel, lorsqu'on essaie de se représenter la nature physique du mouvement d'expansion de l'univers, on se heurte aux propriétés de l'espace dont il importe de donner une définition préalable à toute extrapolation mathématique. Si  la fuite des galaxies n'est pas due à une énergie cinétique interne acquise lors de l'explosion primordiale et s'il nous paraît déraisonnable de penser que l'espace, comme cadre vide, puisse être doté de quelque propriété cinématique que ce soit, la cosmologie moderne qui a fait de l'expansion de l'univers le cœur même de son système explicatif, ne repose sur aucun fondement sérieux. L'espace comme tel ne saurait se dilater ni se contracter comme semble le supposer les théories contemporaines. Il ne saurait être non plus sphérique comme le laisserait penser l'extension des notions de " courbures de l'espace " dérivées de la géométrie Riemanienne et de la relativité générale. A proprement parlé l’espace ne peut être représenté par aucune géométrie, étant identique dans toutes les directions ; seuls les corps qui s’y trouvent peuvent relever de la géométrie.

S'est développé à la suite de cette géométrisation de l'espace, tout un jeu formel où celui-ci est tantôt ouvert tantôt fermé, à courbure positive ou négative, de forme sphérique, ovoïdal ou en " selle à cheval " et maintenant chiffonné: désormais rien n'arrête plus les mathématiciens dans leurs jeux de reconstruction.

           

Nous pensons simplement que l'espace est tel que nous le voyons puisque nous sommes à jamais incapables de le contempler de l'extérieur. La question première serait de savoir s'il s'agit d'un cadre vide comme le postule la relativité ou s'il possède des propriétés spécifiques et différentes de celles de la matière.

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