samedi 5 décembre 2020

82 - L'EXPANSION DE L'UNIVERS: UN ESPACE QUI S’ETEND SUR LUI-MEME !

Si nous retournons à  la situation initiale du big-bang, l'espace et la matière se trouvent à l’extrême contractés. On pourrait à la limite songer que l'espace lui-même en tant que lieu non occupé par la matière disparaisse et imaginer une grosse bulle uniquement constituée de matière plasmatique sans espace entre les éléments. Mais même dans cette hypothèse, il faudrait que cette bulle OCCUPE un espace (fut-ce le fameux proton ultra dense comportant toute la matière universelle).Par ailleurs, l'expansion de l'espace suppose de distinguer un lieu sans espace que l'espace vient "remplir", c'est-à-dire délimiter une frontière entre l'espace et le non espace car un espace en expansion suppose un territoire sur lequel celui-ci va s'étendre. Cela suppose que l'espace s'envahisse lui-même ! Mais pour qu'il s'étende et se gonfle, il lui faut acquérir de la "substance", qu'il en puise quelque part pour augmenter de volume car on ne peut comprendre cette extension sans apport d'un quelque chose qui aurait justement la capacité de se cumuler. De quel lieu, dans quel réservoir, par quel procédé, par quelle technique l'espace peut-il se puiser lui-même? Se pose en effet la question de savoir : qu’est-ce qu’un non espace, qu’est-ce qu’un non-lieu absolu ?

Mais il paraît inconvenant de poser aux astrophysiciens ce type de question : d'entrée de jeu l'espace-temps de la relativité nous en dispense et c'est ne rien vouloir comprendre à la logique mathématique que de chercher à la rabattre sur la phénoménologie du réel.

De même, s'il est dit que les plus lointaines et anciennes galaxies sont situées à 13,7 milliards d'années-lumière, il existe donc une galaxie limite au-delà de laquelle plus aucune matière ne peut se trouver. Mais comme il s'agit d'une expansion de la matière/espace/temps, c'est l'espace lui-même qui se trouve limité de sorte que nous devrions avoir un point situé à 13,7 milliards d’années-lumière où l'espace disparaît, où non "pénétrons" dans le non espace, un peu comme les anciens pensaient qu'au bout de la terre existait un précipice qui en marquait la limite. Si, selon la relativité, l’espace n’a de réalité que par les masses qui le délimitent, lorsque nous nous situons sur le point extrême de l’ultime étoile de la dernière galaxie de l’univers, peut-on apercevoir devant nous une ouverture quelconque que nous nommerions espace ? Nul doute qu’après la dernière galaxie, s’étendrait vers les plus lointains un vide sans matière qui relèverait encore de ce que nous avons l’habitude de nommer : l’espace !. Il en va de même du rayonnement (2.7 K) « fossiles » qui emplit tout le vide de l’univers. Doivent-ils brutalement s’interrompent lorsqu’ils atteignent les limites de l’espace ?

Les équations de la relativité permettent de poser un espace à la fois fini et infini, ce qui résout mathématiquement la question du « bord ultime de l’univers ». Raison représentative et mathématique s’opposent ici radicalement. On ne peut échapper cependant à ce que Kant appelle des antinomies. Il n’y a pas de solution intermédiaire, de compromis possible, de demi mesure : une substance, un corps quelconque est soit fini soit infini et ne saurait l’être plus ou moins. La finitude suppose toujours une limite, l’infini son absence. L’univers du big bang est nécessairement fini puisqu’il ne peut s’étendre au-delà des 13,7 AL ; Il comporte obligatoirement une limite, un bord ultime. L’astuce de la géométrie sphérique  ne saurait être une réponse à cet impératif logique.

 

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