lundi 7 décembre 2020

84 - Comobilité et expansion de l'espace

On ne peut songer à aucun centre de l'Univers à partir duquel l'expansion se développerait puisque ce lieu devrait se positionner dans un espace, ce qui impliquerait une antériorité de l'espace à la création. Aussi, la création, serait développement, agrandissement, extension, expansion de l'espace créant son propre lieu, élargissant son lieu tout en étant également le moment de surgissement de la matière qui se trouve concentrée sous forme de rayonnements. C'est tout simplement l'espace entier qui est en expansion et tous les observateurs voient le même effet. Pour cela, il est nécessaire de recourir à l'image d’un ballon de baudruche constellé de taches (les galaxies) qui s'éloigneraient les unes des autres lorsqu'on le gonfle. Les galaxies ne sont pas animées d'un mouvement interne, mais c’est l'espace lui-même qui emporte les galaxies comme un bateau est entraîné par les courants. Le concept nouveau de Co mobilité, sans aucun fondement théorique, vient opportunément donner un cadre rationnel à ce phénomène.

« C’est l’univers lui-même, sans objet ni centre, qui est en expansion. En s’élargissant, il entraîne les galaxies, si (bien que les distances entre elles augmentent…Au sens strict, la relation ne s’appliquer par aux galaxies individuelles mais plutôt aux amas de galaxies » (James Kaler in Les étoiles ed.Belin p 215)

Nous changeons ici radicalement de registre d'explication puisque ce n'est plus la matière qui reçoit une impulsion initiale consécutive à une explosion, qui détiendrait l'énergie cinétique du big-bang, mais l'espace en tant que tel qui transporte les galaxies. Nous apprenons une chose étonnante : l'espace est doté d'une puissance d'action telle qu'il est capable de propulser des galaxies, comme le ferait un corps quelconque appuyant sur un autre. Nous qui croyions, avec la relativité, à un espace vide et insusceptible d'effets, nous constatons que les physiciens n'hésitent jamais à lui prêter d'étranges propriétés. Certains cosmologistes  lui attribuent une capacité élastique ainsi qu'une matière visqueuse, caoutchouteuse, qui pourrait se tendre et se contracter. Resterait à justifier ces propriétés, à se prononcer sur les modalités substantielles et mécaniques d'un espace en expansion qui mettrait en fuite les galaxies. Il ne s'agit pas seulement de définir un effet, encore faut-il en expliquer les causes. (A  noter que l’expansion ne s’effectue pas entre galaxies mais entre amas de galaxies qui se distancient les uns des autres. Cependant, on a observé et mesuré les liens gravitationnels qui relient entre eux les amas de galaxies ! Ces amas s’éloignent par expansion de l’univers mais se rapprochent par effet gravitationnel).

Une force d’expansion d’origine inconnue

Ce mouvement d’expansion met donc en œuvre une force, une énergie et nous découvrons qu’il existe, à côté des forces traditionnelles (FG, FN, FEM), une toute nouvelle force d’expansion qui n’a pas reçu la moindre justification. Comment expliquer qu’un espace puisse – en lui-même- contenir une énergie à l’aide de laquelle il peut mettre en mouvement la totalité des galaxies de l’univers ? A cette force on oppose la gravitation, laquelle, selon le modèle d’univers choisi, devrait ralentir plus ou moins l’expansion. Les théoriciens actuels débattent la question de la vitesse de cette expansion pour définir la « forme » de l’univers (univers plat, courbe, en selle de cheval etc.).

Puisque  l'espace se dilate et s'étend, c'est  par l'effet inverse qu'il va se ralentir et se contracter. Or cette fois le ralentissement résulte d'un effet dû à la gravitation. Il n’est plus question d’espace élastique, d’une énergie et d’action quelconque de celui-ci. Ici est utilisé l’argument relativiste : l’espace se contracte selon l’effet des masses, puisqu’il n’a plus de réalité en dehors d’elles. Cependant, qu’en sera-t-il des rayonnements fossiles qui devront à nouveau se contracter et donc se réchauffer. Quelle sera l’énergie susceptible d’engendrer cette contraction et ce réchauffement ?

Lorsqu'on tente de transcrire les équations de l'espace-temps dans le réel, lorsqu'on essaie de se représenter la nature physique du mouvement d'expansion de l'Univers, on se heurte aux propriétés de l'espace dont il importe de donner une définition préalable à toute extrapolation mathématique. Si  la fuite des galaxies n'est pas due à une énergie cinétique interne acquise par ses particules constitutives lors de l'explosion primordiale et s'il nous paraît déraisonnable de penser que l'espace, comme cadre vide, puisse être doté de quelque propriété cinématique que ce soit, on ne peut comprendre l’origine de ce mouvement qui pousse les astres à s’éloigner les uns des autres en échappant à l’attraction gravitationnelle.

L’origine de l’énergie de fuite des galaxies est plus que problématique. La seule explication plausible, c’est que cette énergie provienne de l’explosion originelle, un peu comme on pourrait imaginer l’éclatement du fusée d’un feu d’artifice. Mais dans cette hypothèse, la répartition des galaxies et leur vitesse devraient être strictement uniformes. C’est pour cette raison que les théoriciens ne peuvent utiliser cet argument et sont contraints de recourir à un mouvement interne d’expansion de l’espace lui-même.

L'espace comme tel ne saurait se dilater ni se contracter comme semblent le supposer les théories contemporaines. Il ne saurait être non plus sphérique comme le laisserait penser les notions de "courbures de l'espace" dérivées de la géométrie riemannienne et de la relativité générale. S'est développé à la suite de cette géométrisation de l'espace, tout un jeu formel où celui-ci est tantôt ouvert tantôt fermé, à courbure positive ou négative, de forme sphérique, ovoïdal ou en "selle à cheval" et maintenant chiffonné ou plat.

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