C'est un point crucial pour comprendre l'originalité de la théorie de Micalef et sa rupture avec les fondements de la physique moderne. Jean-Jacques Micalef fonde le principe d'une vitesse limite, celle de la lumière (c), sans du tout se référer aux postulats d'Einstein et en proposant une explication physique et mécanique issue de sa cosmogonie de la prématière.
Pour Einstein, la constance de la vitesse de la lumière dans le vide est un postulat fondamental de la relativité restreinte. Il ne l'explique pas ; il l'érige en principe et en déduit toutes les conséquences (dilatation du temps, contraction des longueurs, équivalence masse-énergie, etc.). La limite c’est une borne indépassable parce que les lois de l'univers le stipulent.
Pour Micalef, en revanche, cette vitesse limite est une conséquence directe et explicable des propriétés de la prématière.
Voici son argumentation, basée sur les éléments que nous avons déjà abordés :
***La Prématière comme Milieu de Propagation Universel :
Contrairement à la relativité d'Einstein qui postule l'indépendance de la vitesse de la lumière par rapport au référentiel et l'absence d'un éther (milieu de propagation), Micalef réintroduit un milieu universel : la prématière. La lumière (photon) est une onde qui se propage dans cette prématière. Comme toutes les ondes mécaniques, sa vitesse est donc déterminée par les propriétés de ce milieu.
La Rigidité, l'Élasticité et fluidité de la Prématière :
Micalef décrit la prématière comme étant d'une rigidité et d'une élasticité extrêmes. Ces propriétés sont ce qui permet aux ondes (photons) de se propager à une vitesse colossale. Plus un milieu est rigide et élastique, plus la vitesse de propagation des ondes y est élevée. C'est ce qui autorise une vitesse très grande.
***La Prématière comme Principe Premier d'Inertie :
C'est ici le point le plus distinctif pour la limitation de la vitesse. La prématière n'est pas passive ; elle est le principe premier d'inertie. Cela signifie qu'elle oppose une résistance intrinsèque à tout mouvement d’un corps matériel en son sein. Cette résistance n'est pas une friction qui ralentit l'onde (puisque l’onde à une vitesse uniforme) mais une propriété qui force l'onde à se transformer au-delà d'un certain seuil.
***Le Basculement Onde-Matière comme Cause de la Limite :
La vitesse de la lumière (c) est la vitesse limite car elle représente le seuil critique où le photon, en raison de l'interaction avec la résistance inertielle de la prématière, cesse d'être une onde de prématière et se contracte pour former des particules de matière. À cette vitesse, l'onde atteint une condition où elle ne peut plus se propager librement comme une simple oscillation. La "masse" de prématière concentrée, confrontée à l'inertie de la prématière, est "forcée" de s'enrouler et de se condenser en une structure stable : la matière (proton, neutron, électron).
Par conséquent, il est impossible de dépasser cette vitesse parce que tout ce qui s'y déplace à cette vitesse se transforme. La vitesse c n'est pas une simple limite cinématique, mais un seuil de transformation ontologique de l'onde en matière.
Différence clé avec Einstein :
Einstein : La vitesse de la lumière est une constante universelle postulée, indépendante de la source et du référentiel, définissant les limites de l'espace-temps. La limite est formelle et mathématique.
Micalef : La vitesse de la lumière est une vitesse physique maximale déterminée par les propriétés du milieu (prématière). La limite est mécanique et ontologique, liée à la capacité de l'onde à se maintenir en tant qu'onde avant de se condenser en matière sous l'effet de l'inertie/résistance limite de la prématière. Par ailleurs, sur le plan théorique une vitesse limite est nécessaire parce qu'une vitesse infinie est impossible.
En somme, Micalef propose une explication causale et physique de la vitesse limite, là où Einstein part d'un postulat sans l'expliquer. La vitesse de la lumière n'est pas seulement une vitesse maximale, mais le point de bascule de l'onde vers la matière, dicté par les propriétés fondamentales et l'inertie de la prématière.
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