mardi 12 janvier 2021

102 - UNE CRITIQUE RUDE MAIS BIENFAISANTE

Le « Modèle Standard » est devenu depuis quelques années le crédo central, sinon la Bible de référence de la physique moderne.

Le credo est le même depuis toujours: trouver les "éléments de base" universels, puis ensuite les "forces" qui décrivent leurs interactions. Mais lorsque ces mêmes interactions ne peuvent être véhiculées que par d'autres "particules", alors celles-ci acquièrent le statut magique de "virtualité", qui ne leur permet d'être réelles que dans certaines circonstances bien précises. Cette propriété est en effet le coût obligatoire pour que le modèle ne s'écroule pas comme un château de cartes. L'auteur reste tout de même sur ses gardes car on peut lire dans sa conclusion une petite phrase optimiste au ton révélateur: "Il reste du pain sur la planche pour plusieurs générations de physiciens.".

Concernant la notion de particules élémentaires et de leur "découverte", on est en droit de douter des mots utilisés par les spécialistes lorsqu'on apprend par exemple que "la découverte de la particule "Oméga moins" a été officialisée sur la base de seulement deux essais positifs sur 200.000 tentatives infructueuses. (Laboratoire National de Brookhaven)". (cité par Marie-Catherine Mousseau, Autre tour de passe-passe, de futurs prix Nobel ont échafaudé le concept de "liberté asymptotique", véritable contorsion mathématique digne du magicien Houdini. Cette expression étonnante traduit le fait que la force d'attraction entre les quarks devienne nécessairement infinie s’ils s'éloignent de plus d'une distance microscopique. En bref ils sont inséparables. Car ces "quarks", supposés composer les hadrons (protons et neutrons) demeurent désespérément impossibles à isoler même sous les coups de boutoir des accélérateurs de particules... Bonjour le raisonnement circulaire et auto-justifié, mais ouf! le modèle est sauf

Dernière (r)évolution en date, la Théorie des Cordes serait sur le point de devenir LA référence universelle incontournable, l'aboutissement ultime d'intenses efforts de recherches effectués par des super cerveaux, et qui fait d'ailleurs l'objet d'une campagne internationale de vulgarisation de type "commerciale" sans précédent. Curieux tout de même pour une "théorie" qui n'a pas produit un seul résultat vérifiable, qui de plus se base sur des concepts invisibles et abstraits, dont la complexité éloigne à tout jamais les curieux qui n'ont pas leur 12 années minimum de formation en mathématiques supérieures, et qui last but not least est littéralement "infalsifiable" au sens défini par le célèbre philosophe des sciences Karl Popper.

D'où vient cet acharnement à imposer un modèle totalement artificiel et tellement éloigné du réel? Si on examine certains critères permettant de définir les pseudosciences, on peut sans hésitation en attribuer quelques-uns à la théorie des cordes, en tout cas dans sa situation actuelle. Notamment en observant son déracinement complet par rapport à sa quasi non- falsifiabilité ainsi qu'à sa faible - sinon inexistant - capacité de prédictibilité .La cosmologie, c'est à dire la modélisation 'scientifique' de l'univers, n'en n'est plus à une approximation près. Depuis Einstein et la relativité générale, les scientifiques ont l'illusion de posséder un outil leur permettant de mettre l'univers en boite. Alimenté par les nombreuses observations-de plus en plus précises- des instruments astronomiques et par les moyens de simulation informatique, on a considérablement fait évoluer cette discipline, jusqu'à lui donner quasiment un statut de science exacte.  Mais au-delà des volontés affichées qui tendent à nous faire croire à des progrès décisifs en la matière, il faut une fois de plus reconnaître que les observations mettent régulièrement à mal le scénario convenu. J'en veux pour indice les éléments suivants:

-la découverte récente de la formation active de nouvelles galaxies dans notre environnement cosmique relativement proche (moins de cent million d'année-lumière);-l'existence de galaxies pleinement développées et de forme "standard" situées aux limites des capacités d'observation, càd, si on se réfère à la théorie du Big Bang, peu de temps après la 'naissance' de l'univers;-de nombreuses étoiles apparaissent obstinément plus âgées que l’âge officiel de l'univers,

-l'existence, toujours peu de temps (relatif) après le Big Bang, de trous noirs super-massifs, dont on se demande par quel tour de passe-passe ils ont pu être crées si rapidement par accumulation 'naturelle' de masse…etc, etc...

Enfin last but not least -à tout seigneur tout honneur- mentionnons la fameuse "énergie noire" (ou matière noire, c'est selon). Véritable ingrédient magique et fantôme à la fois, c'est la Reine des hypothèses ad-hoc, qui vient au secours d'équations - ou d'observations - vacillantes et redonne à notre univers force et vigueur - du moins sur papier. Les preuves de son existence ne sont même plus nécessaires puisqu'elle est par nature insaisissable et indétectable. Avec l'énergie noire nous arrivons au-delà de la science, en pleine poésie cosmique.

Marc Hermans

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