mercredi 6 janvier 2021

96 - REPONSE D’UN INTERLOCUTEUR A MON ARTICLE SUR LE BIG BANG

 SA RÉPONSE

Pas très sérieux :  rien que ça : « L'expansion de l'espace/matière suppose nécessairement un bord, une limite, au-delà de laquelle il ne se trouve plus d'espace ». Et pourquoi devrait-il donc avoir un bord ? L'univers existe dans un espace qui s'étend et il n'existe pas en dehors de l'espace. La remarque faite par l'auteur met un espace dans un autre espace. Apparemment l'auteur de l'article n'est pas physicien et n'as pas compris que lors du big-bang il y a eu création de l'univers ET de l'espace (un espace qui s'étend toujours). 

C'est un écueil courant que de vouloir ramener la compréhension des choses à l'observable. Évidemment, quand on observe quelque chose, nous le faisons depuis notre condition humaine, et les phénomènes physiques que nous observons depuis notre condition humaine, se trouve dans l'espace. Mais la création de l'univers et de l'espace, ne sont pas des phénomènes comparables à ceux que l'on peut observer depuis notre condition humaine. Cela rejoint une remarque connue depuis les débuts de la mécanique quantique : la physique ne peut pas tout expliquer avec des images, et l'auteur explique les choses avec des images. Mais les images qu'il emploie ne sont pas applicables (et aucune ne l'est avec cette question précise). Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais il faut comprendre que la distance qui sépare deux points de l'espace, est une relation entre ces deux points. À cette relation est associée une valeur, qui est la distance.

Pensons que l'univers un très grand ensemble de point : les valeurs, nommées distances, qui sont les relations entre ces points, peuvent bien augmenter sans qu'il ne soit nécessaire d'imaginer un ailleurs quelconque. Imaginez le tout représenté sous forme d'une matrice, triangulaire, augmenter les valeurs dans les cellules de cette matrice, et l'espace grandit ! Voilà, c'est tout. Pas besoin de bord, pas besoin d'extérieur (ça n'a même pas de sens).Pour reprendre la compréhension de l'espace représenté par une matrice triangulaire exprimant la distance entre les éléments de l'univers : il n'y a pas d'extérieur, parce qu'il n'y a que ce qui existe et ce qui n'existe pas. Dans cette matrice triangulaire, toute les distances sont représentées (pour mieux imaginer la chose, il est possible évidement d'imaginer une matrice avec seulement quelque points), et il n'y a rien qui puisse corresponde à un quelconque extérieur. Il y a simplement ce qui existe et ce qui n'existe pas. Pas d'extérieur, et pas d'intérieur non-plus, à moins que nous n'appelions intérieur, simplement ce qui existe. http://www.lasidore.rasama.org1.Posté par Hibou57 le 18/11/2009 00:16


COMMENTAIRES

Je dois féliciter l’auteur de cette critique d’avoir résumé en peu de mots tous les travers malheureux de la relativité et de la physique quantique. Trois idées  dogmatiques, sont ici avancées :
 
1) L’espace n’est que la distance entre deux points, il n’existe pas « en tant que tel » et relève donc essentiellement d’une géométrie de type relativiste pour ce qui concerne son expansion.
2) Notre condition humaine limitée ne nous permet pas d’accéder à la compréhension et à la représentation « imagée » de certains phénomènes : c’est l’idée de la boite noire de la physique quantique.
3) Celui qui ne comprend pas que l’espace est né avec l’univers n’est pas physicien
                                                                                       

1a) On se demande bien pourquoi mon interlocuteur utilise encore le concept d’espace puisque celui-ci est entièrement recouvert par celui de distance. L’espace, c’est CE qui est entre deux points, la distance, c’est la mesure de cet espace. Dès lors, il peut tout aussi bien dire : l’espace croît à mesure que les deux points s’éloignent mais aussi : la distance croît entre ces deux points. On explique ainsi l’expansion de l’univers qui n’est qu’un accroissement de la distance entre les galaxies. Mon interlocuteur a donc raison de dire qu’après la dernière galaxie, il n’y a plus rien, car on ne peut mesurer de distance entre cette dernière galaxie et le rien absolu qui s’étend ou plus exactement qui n’existe pas : l’espace cesse puisqu’on n’y peut mesurer une distance.

Ainsi, les habitants de la dernière planète de la dernière galaxie ont cette insigne chance d’être dans un face à face direct avec le total néant. Mais mon interlocuteur est de nature à les rassurer : dans sa matrice, il n’y a rien qui corresponde à un extérieur, celui-ci n’existe pas non plus, ils n’ont pas à s’en préoccuper, qu’ils vaquent simplement à leur affaires internes qui existent car ce qui extérieur n’existe pas.

1b) A peine la matière et l’espace créés lors du big bang, l’espace disparait comme phénomène physique pour être remplacé par celui de distance, par la mesure. L’espace n’est plus qu’un « être » mathématique. Nous comprenons alors pourquoi il n’y avait RIEN avant que ne surgisse la matière à partir de laquelle temps et espace pourront être mesurés. Il n’y avait RIEN avant le big bang comme il n’y a plus RIEN après la dernière galaxie puisque aucune mesure ne s’impose.

Dans cette conception relativiste l’espace est réduit à la mesure entre deux points et n’a donc aucune propriété, aucune « réalité ». On se demande bien alors pourquoi la physique quantique s’échine à y déceler des phénomènes mesurables (particules virtuelles, l’effet Casimir etc.)

 

2) Nous retrouvons cette fausse humilité scientifique qui consiste à affirmer que certains phénomènes sont hors de portée de la raison représentative pauvrement humaine, sauf à être appréhendés par la mathématique. Celle-ci vient suppléer une défaillance fondamentale de l’imaginaire : on ne peut décrire certains phénomènes, on ne peut savoir comment ils fonctionnent mais seulement les quantifier. Cette affirmation ouvre ainsi la porte à tous les excès comme on peut le constater dans les religions où on trouve une zone de mystère absolument incompréhensible. Aussi, hors l’expérimentation, la mathématique n’a pas à être justifiée.  Les phénomènes quant à eux ne peuvent être expliqués dans leur mécanique propre puisque nous rencontrons une limite absolue à l'entendement humain (cf Kant )

3) Nul ne peut comprendre la physique s’il n’est physicien c’est-à-dire qu’il doit parler très exactement le langage commun compréhensible par tous les physiciens patentés. On ne saurait trouver meilleure définition du dogmatisme chez ceux, parce qu’ils pratiquent une science expérimentale et usent de la mathématique, sont persuadés de posséder l’ultime vérité que nul ne saurait leur contester.

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