Réponse d’un interlocuteur à mon article critiquant
le big bang
Pas très sérieux non-plus cet article. Rien que ça : «
L'expansion de l'espace/matière suppose nécessairement un bord, une limite,
au-delà de laquelle il ne se trouve plus d'espace ». Et pourquoi devrait-il
donc avoir un bord ? L'univers existe dans un espace qui s'étend et il n'existe
pas en dehors de l'espace. La remarque faite par l'auteur met un espace dans un
autre espace. Apparemment l'auteur de l'article n'est pas physicien et n'as pas
compris que lors du big-bang il y a eu création de l'univers ET de l'espace (un
espace qui s'étend toujours).
C'est un écueil courant que de vouloir ramener la
compréhension des choses à l'observable. Évidemment, quand on observe quelque
chose, nous le faisons depuis notre condition humaine, et les phénomènes
physiques que nous observons depuis notre condition humaine, se trouve dans
l'espace. Mais la création de l'univers et de l'espace, ne sont pas des
phénomènes comparables à ceux que l'on peut observer depuis notre condition
humaine. Cela rejoint une remarque connue depuis les débuts de la mécanique
quantique : la physique ne peut pas tout expliquer avec des images, et l'auteur
explique les choses avec des images. Mais les images qu'il emploie ne sont pas
applicables (et aucune ne l'est avec cette question précise). Je ne vais pas
rentrer dans les détails, mais il faut comprendre que la distance qui sépare
deux points de l'espace, est une relation entre ces deux points. À cette
relation est associée une valeur, qui est la distance.
Pensons que l'univers un très grand ensemble de point : les
valeurs, nommées distances, qui sont les relations entre ces points, peuvent
bien augmenter sans qu'il ne soit nécessaire d'imaginer un ailleurs quelconque.
Imaginez le tout représenté sous forme d'une matrice, triangulaire, augmenter
les valeurs dans les cellules de cette matrice, et l'espace grandit ! Voilà,
c'est tout. Pas besoin de bord, pas besoin d'extérieur (ça n'a même pas de
sens).Pour reprendre la compréhension de l'espace représenté par une matrice
triangulaire exprimant la distance entre les éléments de l'univers : il n'y a
pas d'extérieur, parce qu'il n'y a que ce qui existe et ce qui n'existe pas.
Dans cette matrice triangulaire, toute les distances sont représentées (pour
mieux imaginer la chose, il est possible évidement d'imaginer une matrice avec
seulement quelque points), et il n'y a rien qui puisse corresponde à un
quelconque extérieur. Il y a simplement ce qui existe et ce qui n'existe pas.
Pas d'extérieur, et pas d'intérieur non-plus, à moins que nous n'appelions
intérieur, simplement ce qui existe. http://www.lasidore.rasama.org1.Posté par
Hibou57 le 18/11/2009 00:16
COMMENTAIRES
Je dois féliciter l’auteur de cette critique d’avoir résumé en peu de mots tous les travers malheureux de la relativité et de la physique quantique. Trois idées dogmatiques, sont ici avancées :
1) L’espace n’est que la distance entre deux points, il n’existe pas « en tant que tel » et relève donc essentiellement d’une géométrie de type relativiste pour ce qui concerne son expansion.
2) Notre condition humaine limitée ne nous permet pas d’accéder à la compréhension et à la représentation « imagée » de certains phénomènes : c’est l’idée de la boite noire de la physique quantique.
3) Celui qui ne comprend pas que l’espace est né avec l’univers n’est pas physicien
1a) On se demande bien pourquoi mon interlocuteur utilise encore
le concept d’espace puisque celui-ci est entièrement subsumable par celui de
distance. L’espace, c’est CE qui est entre deux points, la distance, c’est la
mesure de cet espace. Dès lors, il peut tout aussi bien dire : l’espace croît à
mesure que les deux points s’éloignent mais aussi : la distance croît entre ces
deux points. On explique ainsi l’expansion de l’univers qui n’est qu’un
accroissement de la distance entre les galaxies. Mon interlocuteur a donc
raison de dire qu’après la dernière galaxie, il n’y a plus rien, car on ne peut
mesurer de distance entre cette dernière galaxie et le rien absolu qui s’étend
ou plus exactement qui n’existe pas : l’espace cesse puisqu’on n’y peut mesurer
une distance. Ainsi, les habitants de la dernière planète de la dernière
galaxie ont cette insigne chance d’être dans un face à face direct avec le
total néant.
Mais mon interlocuteur est de nature à les rassurer : dans sa
matrice, il n’y a rien qui corresponde à un extérieur, celui-ci n’existe pas
non plus, ils n’ont pas à s’en préoccuper, qu’ils vaquent simplement à leur
affaires internes qui existent car ce qui extérieur n’existe pas.
1b) A peine la matière et l’espace créés lors du big bang, l’espace
disparait comme phénomène physique pour être remplacé par celui de distance,
par la mesure. L’espace n’est plus qu’un « être » mathématique. Nous
comprenons alors pourquoi il n’y avait RIEN avant que ne surgisse la matière à
partir de laquelle temps et espace pourront être mesurés. Il n’y avait RIEN
avant le big bang comme il n’y a plus RIEN après la dernière galaxie puisque
aucune mesure ne s’impose.
Dans cette conception relativiste l’espace est réduit à la mesure
entre deux points et n’a donc aucune propriété, aucune « réalité ». On se
demande bien alors pourquoi la physique quantique s’échine à y déceler des
phénomènes mesurables ( particules virtuelles, l’effet Casimir etc.)
2) Nous retrouvons cette fausse humilité scientifique qui
consiste à affirmer que certains phénomènes sont hors de portée de la raison
représentative pauvrement humaine, sauf à être appréhendés par la mathématique.
Celle-ci vient suppléer une défaillance fondamentale de l’imaginaire : on ne
peut décrire certains phénomènes, on ne peut savoir comment ils fonctionnent mais
seulement les quantifier. Cette affirmation ouvre ainsi la porte à
tous les excès comme on peut le constater dans les religions où on trouve une
zone de mystère absolument incompréhensible. Aussi, hors l’expérimentation, la
mathématique n’a pas à être justifiée. Les phénomènes quant à eux ne peuvent être expliqués dans leur
mécanique propre puisque nous rencontrons une limite absolue à l'entendement humain (cf Kant !)
3) Nul ne peut comprendre la physique s’il n’est physicien c’est-à-dire
qu’il doit parler très exactement le langage commun compréhensible par tous les
physiciens patentés. On ne saurait trouver meilleure définition du dogmatisme chez
ceux, parce qu’ils pratiquent une science expérimentale et usent de la
mathématique, sont persuadés de posséder l’ultime vérité que nul ne saurait
leur contester.
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