dimanche 16 février 2020

67 ETERNITE OU TEMPORALITE DE L’UNIVERS ?


On se demande si nous ne sommes pas en train de vivre un basculement sans doute aussi important, mais de toute autre nature, qui nous a fait passer d’un monde géocentrique de Ptolémée à celui décentré et infini de Copernic. Nous serions en effet parvenus sur une ligne de crête qui sépare deux visions opposées de la genèse universelle, à savoir une genèse historique et celle non historique sans création puisque éternelle. Nous savons l’importance du mythe fondateur, de ce lieu d’une origine que nous pouvons concevoir à l’égal d’un code génétique à partir duquel une civilisation se déploie et s’organise. C’est ce mythe fondateur, ce cœur même de l’ordre social, qui se trouve interrogé non par l’instance théologique traditionnelle,  mais par la science et plus précisément son avancée la plus métaphysique à savoir l’astrophysique.

Et en effet, avant toute mise en équations de la physique de notre univers, une question principielle se pose, une orientation initiale s’impose, de savoir si l’univers a fait l’objet d’un acte créateur originel ou si tout au contraire une telle création à partir de rien est inconcevable et qu’en conséquence l’univers aura toujours été.

Il s’agit là de deux directions radicalement différentes qui engagent la recherche  en cosmophysique sur des voies complètement opposées et qui relèvent d’une structuration intime de la conviction, d’une métaphysique personnelle antérieure à toute physique opérationnelle. Les conséquences en sont considérables sur notre rapport à l’existence, à la position et rôle de l’humanité dans l’univers, sur la conception de notre devenir collectif.
Comme on le constate, il ne s’agit pas d’une simple querelle d’experts astrophysiciens mais d’enjeux de civilisation fondamentaux qui se débattent en cosmophysique. Ce qui est en question, au fond, c’est notre rapport au temps, au temps court et linéaire d’une histoire se déployant depuis 13,8 milliards d’années ou à l’absence totale de temps d’un univers sans création, sans début, déroulant dans l’éternité le cycle de ses créations et destructions d’étoiles et de galaxies.

Le modèle d’un univers historique commande aujourd’hui toutes les orientations de recherche d’autant qu’il semble s’accorder à la conception contemporaine d’un temps social linéaire, vectorisé car dirigé vers un but, intégré à une histoire relativement courte et donc maitrisable puisque compréhensible.  

Nous n’allons pas à nouveau ici opposer les deux modèles en démontrant les apories et insuffisances de l’un (le modèle historique) et les splendeurs et ouvertures de recherche qu’autorise l’univers éternel incréé. Non, nous voulions simplement indiquer le lieu de la démarcation fondamentale entre deux ontologies à partir desquelles la science s’ouvre à la recherche et surtout constater qu’une métaphysique est le préalable à tout positionnement scientifique

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